« Bloquer le prix de l’essence reste très compliqué »

Yves-Marie Dalibard est l’ex-dir’com’ de Total. Crédits : Top Com

« Les taxes pétrolières représentent la quatrième recette fiscale de l’État ». Le porte-parole de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Yves-Marie Dalibard, ne voit pas quel geste pourrait faire l’État en faveur des automobilistes. Le prix à la pompe atteint pourtant des records. Comptez 1€60 pour le litre de sans plomb 98, 1€56 le sans plomb 95 et 1€40 le gazole.

Comment l’essence a-t-elle pu atteindre de tels prix ?

Ce record est avant tout lié au prix du pétrole en hausse pour des raisons géopolitiques. C’est la traduction des tensions qui existent entre l’Union européenne et l’Iran. L’embargo pétrolier de Bruxelles sur Téhéran se traduit sur les prix. La relative faiblesse de l’euro par rapport au dollar est également à l’origine de cette hausse. Actuellement, un euro vaut un dollar et trente cents. Pour acheter les barils en dollars, il faut donc davantage d’euros. Un baril vaut aujourd’hui 89 €. On se rapproche des 91 € le baril, le maximum atteint en 2008.

L’arrêt de trois raffineries Petroplus, qui produisaient 400 000 barils par jour, a-t-il eu, aussi, un effet ?

Cette réduction de capacités a joué, en effet, sur les prix. C’est une explication supplémentaire de ce phénomène.

Peut-on bloquer le prix de l’essence, comme l’a demandé le candidat PS François Hollande ?

Bloquer les prix de l’essence reste très compliqué. Le prix vient de la production et des taxes. Notre pays n’a pas la possibilité de bloquer le prix du pétrole. Le marché mondial trouve toujours des acheteurs, il n’a pas besoin de nous. Par ailleurs, l’Etat arbitre les taxes mais il doit jongler entre la préservation du pouvoir d’achat et le maintien de ses ressources. Or les taxes pétrolières représentent la quatrième recette fiscale de l’Etat.

En 1991, Pierre Bérégovoy avait bloqué ces prix. Pourquoi pas en 2012 ?

L’État a arrêté car la mesure a coûté près de 2,5 milliards d’euros. Les gouvernants ne recommenceront pas, car ils ne peuvent se priver de cette ressource fiscale.

En avril dernier, sur Publicsenat.fr, l’économiste de l’énergie, Jean-Marie Chevalier, avait évoqué l’idée d’un « chèque essence ». Qu’en pensez-vous ?

Instituer un « chèque essence » reviendrait à aider certains automobilistes à moins payer. Cela me rappelle les tarifs sociaux mis en place pour l’électricité et le gaz. Le risque est que cela ne profite qu’à trop peu de contribuables et fasse payer les autres.

César Armand

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Le cinéma, un outil pédagogique pour des gestes écologiques

La région Ile-de-France participe à ce projet en collaboration avec des réalisateurs du monde entier. Crédits : Femina.fr

Hier, s’est tenue la soirée d’ouverture du 29ème Festival International du Film d’Environnement qui se déroule du 7 au 14 février au Cinéma des Cinéastes, dans le 17ème arrondissement de Paris. Le festival, qui a débuté par la diffusion du film d’animation Zarafa, se fixe pour objectif de sensibiliser le public sur la responsabilité écologique de chacun.

Pas de tapis rouge, ni de robes longues devant le Cinéma des Cinéastes à 18h30. Le hall d’entrée revêt des allures de halte-garderie : des enfants courent et crient dans les couloirs pendant que les parents font la queue pour assister, en famille, à la projection de Zarafa. L’année dernière, la 28ème édition avait accueilli plus de 12 500 spectateurs.

Zarafa n’est que le premier film d’une longue série. Le Festival International du Film d’Environnement (FIFE) regroupe 116 courts et longs métrages ou documentaires venus de 34 pays, mais aussi des débats sur le développement durable, les nouvelles énergies ou encore le réchauffement climatique. Le but de ce festival, gratuit pour tous, reste de rassembler un maximum de spectateurs afin de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux environnementaux. Le FIFE, créé en 1982, est le fruit d’une collaboration entre la région Ile-de-France, représentée hier soir par le Président du conseil régional, Jean-Paul Huchon et des réalisateurs du monde entier.

« Si l’écologie est un vecteur militant, le cinéma, lui, est le vecteur d’explication »

Une fois la salle remplie, Jean-Paul Huchon, monte sur l’estrade, sous les applaudissements des 300 spectateurs présents. Pour le président de la région Ile-de-France, il ne fait aucun doute que le cinéma peut faire changer les mentalités quant aux problèmes de l’environnement : « En cette période de crise de l’écologie, les relais d’opinion comme les salles de cinéma restent déterminants. Si l’écologie est un vecteur militant, le septième art, lui, est le vecteur d’explication. La projection d’un film représente l’un des moyens les plus efficaces pour alerter et surtout mobiliser les citoyens. Le travail pédagogique du FIFE est très précieux : informer, éduquer et sensibiliser le plus grand nombre aux risques qui pèsent sur notre planète ».

Organisateurs et membres du jury défilent sur scène pendant plus d’une heure pour rappeler l’objectif du festival qui est de donner à voir la situation écologique du monde avec des supports gratuits de grande qualité. Pour eux, le cinéma permet de sensibiliser à l’écocitoyenneté en incitant le public à la réflexion et à l’action. Pour les plus jeunes, l’attente est longue: « C’est quand que le film commence ? ».

« Le dernier bastion pour faire passer des idées est le cinéma »

Brigitte Roüan, réalisatrice et présidente du jury prend à son tour la parole : «La première question qui me soit venue à l’esprit en visionnant ces films a été : quel est leur destin ? Un jour, le réalisateur Théo Angelopoulos m’a dit que le dernier bastion de la résistance pour faire passer des idées était le cinéma. Il faudrait faire visionner ces films aux enfants, dès la maternelle, pour les éduquer aux gestes simples et faire changer les mentalités des nouvelles générations ».

Des films en compétition pour illustrer les initiatives personnelles ou collectives qui, à travers le monde, tentent de construire un avenir durable et respectueux des hommes et de la nature. Le meilleur film sera récompensé du Grand Prix du jury le 14 février, assorti d’un chèque de 10 000 euros. L’an dernier, Wasteland avait décroché la palme.

Jean-Paul Huchon conclut la cérémonie par une citation d’Al Gore, ancien candidat à l’élection présidentielle des États-Unis : « Pour modifier en profondeur nos manières d’appréhender le monde, il faut avant tout prôner la politiques des esprits ». Les lumières s’éteignent sous les applaudissements, chut, la leçon peut commencer.

Éléonore Friess

Festival International du Film d’Environnement du 7 au 14 février 2012 au Cinéma des Cinéastes et en Ile-De-France

Renseignements sur www.festivalenvironnement.com ou au 01.53.42.40.20

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Claude Guéant a été « traité de nazi » à l’Assemblée, selon Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez dédicaçant le livre d’or de Dauphine Discussion Débat. Crédits : Le Cercle de l’Info

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était l’invité, mardi soir, de l’association Dauphine Discussion Débat. Deux mois après le débat avorté avec Marine Le Pen,  Laurent Wauquiez est revenu sur l’affaire Guéant, l’Allemagne et ses attributions ministérielles.

« Est-il criminel de dire que la civilisation athénienne a apporté plus que la civilisation spartiate ? », s’interroge Laurent Wauquiez à l’inévitable question sur Claude Guéant. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, son collègue de l’Intérieur a été « traité de nazi » cet après-midi par « les tenants du dictionnaire de la bienpensance ». « C’est malsain », ajoute-t-il. Les « relativistes » sont renvoyés dans leur but : « tout lisser est une mauvaise conception de la laicité ». « C’est tourner le dos à ce qui a été construit », détaille-t-il.

Laurent Wauquiez est également sollicité sur l’interview croisée de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel hier soir.  « Pourrait-il y avoir Angela Merkel présidente et Nicolas Sarkozy Premier ministre ? » demande le dauphinois. « Dire que l’Allemagne est un pays pourri est un raisonnement de grand-papa », répond le ministre.

Autre polémique : la différence d’allocations entre Science-Po Paris et Paris-Dauphine. L’institut d’études politiques a touché 68 millions d’euros depuis cinq ans, tandis que le grand établissement a glané 55 sur la même période. Laurent Batsch, le président de Dauphine, assis au premier rang, fait une moue dubitative. « A voir sa tête, il est en désaccord profond avec moi », relève Laurent Wauquiez. Et d’assurer, ensuite, le service-avant-vote de son bilan : « c’est la première fois depuis Georges Pompidou qu’un vrai effort a été mené pour l’enseignement supérieur et la recherche. »

« Le paysage universitaire était délabré en 2007 »

Toujours sur Dauphine, il est diffusé au ministre un extrait de Villepin, qui, à la même tribune universitaire, avait qualifié, en septembre, les locaux de « vétustes ». Laurent Wauquiez n’apprécie pas que le candidat à la présidentielle « donne des leçons a posteriori » : « je n’ai pas vu d’investissement massifs à Paris-Dauphine quand il était Premier ministre ». Dominique de Villepin avait aussi appelé à plus d’infrastructures sportives. « Venez au Puy-en-Velay (ndlr : ville dont il est le maire), on n’aura qu’à transplanter », répond le ministre.

Dans son livre La lutte des classes moyennes, Laurent Wauquiez s’oppose à la hausse des frais d’inscriptions à l’université. Au lieu de répondre sur celle qui a concerné Paris-Dauphine, il rappelle les mesures du quinquennat. « Le paysage universitaire était délabré. La France avait sous-investi depuis 30 ans. Nous voulons amener nos universités à travailler ensemble, à concilier spécialisation et interdisciplinarité, et à mettre des passerelles avec les entreprises », développe le ministre.

Questionné, enfin, par Le Cercle sur Nadia Lavoignat, cette professeure de sciences physiques qui n’a pu passer l’agrégation pour cause de cortège présidentiel bloquant la ville de Dijon, Laurent Wauquiez admet « ne pas avoir vu passer le dossier ». Sa chargée de mission pour les relations parlementaires vient nous demander son nom. Le Cercle a également pris ses coordonnées. Nous vous tiendrons au courant de la suite des événements.

 César Armand

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TedxConcorde 2012 ou la nouvelle plate-forme de la diversité

TedxConcorde est la déclinaison parisienne de Tedx, un événement américain annuel où sont présentées des « idées méritant d’être répandues ». Le 28 janvier 2012, à l’Espace Pierre Cardin (Paris VIIIème), « la diversité en soi » s’est fait entendre pendant quatre heures. Compte-rendu.

14h05 : les lumières s’éteignent. Un signal de bug Mac retentit. Un orchestre symphonique joue Beethoven. Sylvain Zimmer, co-organisateur, invite à faire connaissance avec le voisin. Ce sera « la diversité en soi ». Bienvenue au TedxConcorde, un après-midi animé par la journaliste Sonia Devillers, où sont présentées « ideas worth spreading » (« les idées méritant d’être répandues »).

Premier intervenant : Gilles Vernich, professeur de philo, tente de définir la diversité. Image des robots blancs de Star Wars. « Ce n’est pas ça en tout cas ». Rires.  « C’est des schizos, des SDF, des enfants, des voleurs ». Ce n’est pas en tout cas Apple et son slogan « Think different ». « Vous n’êtes pas vraiment différents, vous avez tous un iPhone dans la poche ». Rires jaunes.

Second intervenant : la journaliste de RFI Yasmine Chouaki,  qui raconte que sa mère Micheline a épousé, en pleine guerre d’Algérie, son père Tahar devenu Pierre. « Il faut que tu sois fière d’être algérienne Christine ». Depuis, elle s’appelle Yasmine. Troisième intervenante : Zahia Ziouani, chef d’orchestre, à qui il avait été promis que « les femmes ne dirigent pas ». Elle a continué sa route, et a créé son propre orchestre symphonique.

« Délit de code postal »

Quatrième intervenant : Hanou Bouakkaz, aveugle, arabe et adjoint à la démocratie locale et à la vie associative à la mairie de Paris, comme il l’a écrit dans un livre éponyme. Evoque sa scolarisation. « On était tous bigleux, on oubliait qu’on était arabes. » A été trader. Rêve de TedX qui « connecterait le cerveau et l’œil en wifi ». Sixième intervenant : Yazid Chir, créateur de Nos banlieues ont du talent pour résoudre le problème des jeunes diplômés « en délit de code postal ».

Huitième intervenant : Soumia Malinbaum, qui parle du racisme de patrons. « Je ne veux pas d’Arabes ». Alors elle rebaptise Nordine… Norbert. Il tient quatre jours avant d’avouer. Intermède SAV d’Omar et Fred, spécial diversité, Canal+ filmant les conférences. Dans l’espace « networking » (réseautage), Bernard de la Villardière se confie au Cercle : « Première fois que je viens et je trouve ça intéressant et bien préparé. J’aimerais être invité. A mon âge, j’ai la capacité de parler de tout ».

Retour au théâtre. Onze petits robots dansent en se désarticulant. Leur père, Bruno Maisonnier, présente Nao. Il le pousse par terre. Nao dit « Ouch » puis se relève tout seul. L’objectif : contrecarrer le vieillissement de la population avec une « espèce mécanique au service de l’homme ». Dixième intervenant : Serge Mouangue, franco-camerounais et designer. Il a créé le kimono africain. Saviez-vous d’ailleurs que tout kimono fait 13 mètres de long sur 38 centimètres de large ?

Les mouches, ces « éboueurs qui nous coûtent rien ».

Onzième intervenant : l’artiste JR. Envoyez lui une photo, il vous la retourne et vous la collez où vous voulez. En Tunisie, les affiches officielles de Ben Ali sont ainsi devenues des portraits d’inconnus. Douzième intervenant : Ousmane Sow, sculpteur, qui a saisi Victor Hugo ou Charles de Gaulle. Treizième intervenant : la chanteuse Lola Delon, qui ressemble plus à Fergie qu’à Alain.

Quatorzième intervenant : Edward Vendebaum ou la biodiversité. Saviez-vous que 70 % des médicaments viennent de molécules végétales ? Qu’une espèce sur deux aura disparu d’ici à la fin du XXIème siècle ? Que la science connaît 1,9 millions d’espèces, alors qu’il y en aurait 30 millions ? Que les mouches sont des « éboueurs qui nous coûtent rien ? ».

Quinzième intervenant : l’anthropologue Clair Michalon. «Oui l’Africain est le premier homme à entrer dans l’histoire ». Henri Guaino n’est pas dans la salle, l’attaque tombe à plat. 1427 : les premiers Roms et manouches arrivent en France, après avoir quitté l’Inde au IXème siècle. Le mot « manouche » vient en effet du sanskrit « homme libre ».

19h15 : le rideau tombe, l’après-midi est finie. Croisé au pot final : Romain, étudiant à l’Ecole Centrale de Lille, 22 ans, 2m10. La diversité n’a pas de limites…

César Armand

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Nicolas Pinault, la mélodie de l’entrepreneur

Crédits :  Le Cercle de l’Info

Nicolas Pinault, jeune fondateur du label de rock indépendant Zappruder (4ème en partant de la gauche sur la photo), était au Salon des Entrepreneurs avec ses collègues de l’École des Dirigeants et Créateurs d’entreprises (EDC), le 1er février, au Palais des Congrès.

Certains adolescents rêvent de devenir cosmonaute. D’autres de s’engager dans l’humanitaire. Nicolas Pinault, lui, est plus cartésien. A dix-neuf ans, le jeune homme a fait le pari un peu fou de monter son entreprise. Depuis deux ans, il jongle entre ses études de commerce à l’École des Dirigeants et Créateurs d’entreprises (EDC) et son label de musique orienté vers le rock indépendant, Zappruder. Il produit des groupes anglo-saxons, tels que D’Austerlit’z, Breton et Divine Paiste. « Du rock pointu, » détaille-t-il.

Si Nicolas Pinault assume son côté frondeur, il reconnaît que son âge est un frein au développement de son entreprise. Il a surmonté son manque de crédibilité en dégainant un carnet d’adresses bien fourni. « C’est difficile de démarcher des groupes, surtout quand on est jeune et inconnu, car c’est un monde clos. J’ai été introduit par des gens du réseau : une avocate chez Sony, une ancienne directrice de MySpace… » Mais son jeune âge lui permet aussi d’avoir des idées innovantes, comme occuper l’espace numérique pour concurrencer les labels historiques.

Pour Nicolas Pinault, Internet est « the place to be ». Le chef de Zappruder vient d’ailleurs de recruter des webmasters pour refondre son site. « C’est plus facile de contacter des groupes anglais via internet, on communique par mails. C’est moins onéreux que d’organiser des soirées en Angleterre ou aux États-Unis pour les approcher. » Pour séduire les artistes les plus réticents, Nicolas Pinault a un autre argument : une programmation dans Inde’Rock, le festival musical annuel qu’il a créé à Tours en 2006 à l’âge de quinze ans.

Chef d’entreprise actif, Nicolas Pinault poursuit pourtant sa scolarité. A l’EDC, les enseignants sont satisfaits du parcours de leur étudiant. Son école a d’ailleurs participé au financement de son entreprise. « EDC Capital est un fonds d’investissement, une sorte d’incubateur, explique-t-il. Ils ont financé mon projet car ils l’ont trouvé prometteur. » L’école y trouve son compte. Nicolas Pinault a embauché plusieurs de ses camarades comme stagiaires durant les vacances…

Pour l’avenir de son label, le chef d’entreprise voit les choses en grand et à l’international. « Je vais profiter de mes six mois d’Erasmus à l’école pour faire un stage dans un label anglais. Je veux faire de Zappruder une marque internationale. » Il lui reste trois ans de scolarité à l’EDC pour faire ses preuves et transformer son label en acteur majeur de la production musicale française.

Anne-Sophie Warmont

Infos pratiques :
Festival Inde’Rock du 16 au 18 février
Rond point de la Chassetière 37390 Notre Dame d’Oe
http://www.inderock.com/

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A Saint-Denis, révolutions sur grand écran

Jusqu’au 7 février, le cinéma L’Ecran à Saint-Denis (93) propose une programmation exceptionnelle sur la thématique des révolutions dans le monde.

L'affiche du festival est inspiré d'un personnage du film "Les Chants de Mandrin", diffusé lundi 6. Crédits : Cinéma L'Ecran

« Est-ce ainsi que les hommes vivent ? », s’interrogeait Louis Aragon, célèbre poète du XXe siècle. Depuis l’an 2000, le cinéma L’Ecran a pris le relais, à Saint-Denis (93). Pour la 12e année consécutive, le cinéma d’art et d’essai dionysien s’interroge sur des grandes questions de société à travers des films actuels ou anciens, pendant une semaine. En 2009, le festival avait réagi à l’élection de Barack Obama à la présidence américaine en présentant une thématique « Black Revolution ».

En 2012, un fil rouge s’imposait : le Printemps arabe. Pendant une semaine et 70 films, le festival s’intéresse à toutes les révolutions, grâce au formidable point de départ des soulèvements nord-africains. « Nous voulons jeter un regard sur la manière de parler des cinéastes pendant les révolutions », explique Boris Spire, directeur de L’Ecran depuis 2004.

Les révoltes cubaine, russe, hongroise ou mexicaine sont notamment au programme. La France aussi, avec La Marseillaise de Jean Renoir (1937), qui raconte l’engagement de jeunes provençaux dans la Révolution française de 1789. Ou Grands soirs et petits matins (1968-78), qui se concentre sur Mai 68. William Klein, le réalisateur, rencontrera le public de L’Ecran vendredi soir, après la diffusion de son film (20h15).

Le Bon, la Brute et le Truand version égyptienne

Le cinéma étranger s’attarde également sur les révolutions françaises. L’Américain David W.Griffith conte la vie de deux orphelines quelque temps avant la Révolution, dans Orphans of the Storm (1921). Les Russes Kosintsev et Trauberg se sont intéressés au Paris de 1870 avec la naissance de la Commune insurrectionnelle, dans La Nouvelle Babylone.

Samedi après-midi, Le Bon, la Brute et le Truand version égyptienne. Pendant une heure et demie, un documentaire (Tahrir 2011) découpé en trois séquences : The Good décrypte l’action des révolutionnaires, The Bad se concentre sur les méthodes de répression de la police, alors que The Politician s’occupe de la personnalité du dictateur déchu, Hosni Moubarak.

Samedi soir, l’Association du cinéma euro-arabe propose 16 courts-métrages sur le Printemps arabe. Certains sont des work in progress, c’est-à-dire qu’ils sont en cours de réalisation, comme Brûlures de Farah Khadhar qui s’interroge sur les conséquences de la révolution tunisienne, ou Yémen : La révolution au féminin de Khadija Al-Salami. Le collectif syrien Abounaddara signe une série de sept court-métrages, alors que révolte et répression sont toujours au cœur du quotidien du peuple de Syrie.

Résonnance des révolutions, de la Bastille à Tahrir

« Ces films sont l’illustration du renouvellement cinématographique », explique Boris Spire. Des images souvent captées avec «  de petites caméras, des téléphones ».

Jeudi soir, la société iranienne et le régime d’Ahmadinejad étaient au centre des débats avec Iran About et Fragments d’une révolution. Des témoignages et vidéos anonymes racontaient le soulèvement de 2009 en le rapprochant avec celui de 1979. Un peu plus tôt, c’était la Roumanie de Ceaucescu.

"Il était une fois la révolution", de Sergio Leone, sera diffusé dimanche soir. DR

La force de ce festival est de mettre en résonnance plusieurs mouvements de divers pays, diverses époques. Le 89 arabe, livre de Benjamin Stora et Edwy Plenel, sera l’objet d’une table ronde, dimanche soir, autour des deux auteurs et des liens entre le 89 de la Bastille, le 89 du Mur de Berlin et les révolutions arabes.

« Le festival est ancré dans des réalités politiques, au sens noble du terme », poursuit le directeur de L’Ecran. « Nous nous engageons à travers la programmation, le choix des invités. » Boris Spire estime que Saint-Denis est la ville par excellence pour accueillir une telle manifestation. « C’est la ville laboratoire du melting-pot. Traditionnellement, Saint-Denis a toujours été animée politiquement. »

Comme tout au long de l’année, L’Ecran travaille au cours du festival avec les scolaires. Des séances sont réservées aux jeunes dionysiens, « de la maternelle à l’université », précise le directeur. Parce que le cinéma est « le medium le plus subtil et le plus accessible ». Et car « c’est le plus beau miroir de la société ». Il ne reste donc qu’à choisir sa révolution, et à la suivre sur grand écran.

Thibaut Geffrotin

Infos pratiques : 
« Révolutions », 12e journées cinématographiques dionysiennes. Jusqu’au 7 février. Cinéma L’Ecran, place du Caquet, 93200 Saint-Denis. Métro Basilique de Saint-Denis (ligne 13). 01-49-33-66-88. www.estceainsi.fr Tarifs : 6€ – 5€ tarif réduit. 16€ forfait 4 séances + clôture.
Le programme complet : http://lecranstdenis.org/revolutions/calendrier/mercredi-01-fevrier.html

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Donner une autre image de la jeunesse

A peine lancées dans le métier, les deux « journalistes nomades », Daphné Gastaldi et Leïla Beratto, sont allées rouler leur bosse au Bénin et au Togo à l’assaut des clichés qui ont la peau dure.

Leïla et Daphné lors de leur premier voyage au Bénin. Crédits : Journalistes Nomades

A la fin de sa première année de master de journalisme à l’IFP, Leïla Beratto, globetrotteuse dans l’âme, a profité de la longue période estivale dévolue aux stages pour s’envoler travailler au Bénin. Elle et son amie Daphné Gastaldi, alors diplômée du DU de journalisme de l’IFP, sont parties envahir les ondes de Cap FM, de Radio Télévision Carrefour et de l’ORTB (Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin) de juillet à septembre 2010. Mais pas seulement. Armées de micros et d’appareils photo, elles en ont profité pour aller à la rencontre des jeunes béninois « aux expériences innovantes ». Le but : casser les clichés et restaurer l’image de cette jeunesse qui a de l’ambition à revendre et des idées plein la tête. « On lisait les journaux, on regardait la télévision, on écoutait la radio toute la journée. Dès qu’on entendait parler de quelque chose ou de quelqu’un, on notait et on passait des coups de fil. Puis on s’appelait pour partager nos informations » se souvient Leila.

En trois mois, elles ont rencontré des dizaines de ces personnes qui font avancer leur génération. A leur retour sur le sol français, elles n’ont pas tardé à monter une exposition. Constituée de onze portraits, eux mêmes composés de photographies et d’interview sonores de trois minutes, l’exposition « Couleurs Jeunes Bénin » a fait étapes à Paris, Grenoble et Antibes. Des débats ont été organisés par la même occasion avec des lycéens et des volontaires civiques pour réfléchir à l’image que chacun porte sur la jeunesse et sur l’Afrique. « On s’est dit qu’il y avait un travail important à faire en France», expliquent Leïla et Daphné qui comptent aussi brosser le portrait de jeunes français au futur prometteur.

Succès

Mais avant cela, il fallait qu’elles retournent au Bénin. Elles se sont vite rendu compte que les Béninois dénigraient eux-mêmes leur propre jeunesse. Le 20 mai 2011, elle remporte le 2e prix du concours PIEED (Prix des Initiatives Etudiantes pour l’Education au Développement) qui leur offre une bourse de 3500 euros. Deux jours plus tard elles avaient déjà leurs billets pour Cotonou et essayaient de faire rentrer le matériel de leur exposition dans leurs valises.

Crédits : Journalistes Nomades

Daphné et Leïla ont exposé et organisé des débats à l’université de Cotonou et à la mairie de Bohicon. Leur travail a porté ses fruits : « Les gens se sont rendu compte que nous nous avions compris des choses que eux n’avaient pas compris. Ils ont reconnu qu’ils accordaient très peu de valeur à leur jeunesse ».

L’aventure ne s’est pas arrêtée là. Leur exposition itinérante leur a fait rencontrer des membres d’une association togolaise qui leur a permis de s’envoler cet été pour le Togo, pays voisin du Bénin. Avec le reste de leur bourse, elle se sont retrouvés de nouveau à brosser le portrait sonore et photographique de jeunes togolais dynamiques dans une société qui partagent avec le Bénin des clichés tout aussi tenaces sur la jeunesse

Leur projet final était de monter un site internet qui servirait de plateforme multimédia pour héberger d’autres initiatives journalistes similaires. Un blog a d’abord vu le jour, « la boite à portraits » avant l’inauguration en décembre dernier de « Journalistes nomades, regards sans préjugés »

Aujourd’hui, Daphné et Leïla continuent leur petit bonhomme de chemin. Daphné au micro de Radio Rythme Bleu en Nouvelle Calédonie, et Leïla, sur le point de s’envoler pour l’Algérie en tant que correspondant pour différents médias français. Mais toutes deux continuent de faire vivre les Journalistes Nomades et attendant que de nouveaux projets voient le jour sur leur plateforme.

Elodie Corvée

Les Journalistes Nomades sur France Inter et Africa n°1

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Les addictions cachent parfois des envies suicidaires

Addictions et suicides, deux phénomènes qui touchent particulièrement les jeunes générations. Alors qu’ils étaient étudiés et traités sur deux plans différents, des récentes études ont démontré qu’addictions rimaient souvent avec risques suicidaires.

Les filles sont les plus touchées par les phénomènes d’addictions et les tentatives suicidaires. Crédits : Europe1

Le suicide est la deuxième cause de mortalité parmi les 15-24 ans après les accidents de la route. Le mal-être psychique, un mal fréquemment répandu parmi les jeunes, en particulier à l’adolescence, est généralement mis en avant pour expliquer et déceler les tendances suicidaires. Mais un autre facteur entre aussi en compte : les addictions.

Toxicomanies, alcoolisme, boulimie, jeu pathologique, conduites de risque, achats compulsifs, excès de dépense physique ou de travail… tout comportement de dépendance peut en effet être un signe avant coureur. La désinhibition qu’entraîne l’usage de produits tels que l’alcool ou le cannabis, particulièrement prisés par les jeunes, favoriserait même le passage à l’acte.

Prise en compte tardive

En 2008, la revue Addictions constatait que le rapport entre toxicomanie et suicide avait été encore très peu étudié en France. Françoise Facy, épidémiologue et vice-présidente de l’Union Nationale de la Prévention du Suicide, l’explique par le « tabou » qu’entoure depuis toujours le suicide. « Il a longtemps été condamné. On considérait que celui qui échappe à la vie fuyait ses obligations sociales. Cette condamnation existe encore aujourd’hui » déplore t-elle.

Mais depuis quelques années, les professionnels de santé mentale mènent des actions et des études pour comprendre les facteurs de risques. Les phénomènes d’addiction y ont pris place au même titre que les troubles psychiques.

Les troubles psychiques et compulsifs sont en fait indissociés les uns des autres. « Les Nord Américains appellent ça la co-morbidité« , explique François Façy. « Ce sont deux types de souffrance simultanées.« 

Des profils différents

« Les évènements de la vie, les parcours de chacun font qu’il n’y a pas de schéma unique, bien que les filles et les garçons se démarquent les uns des autres » ajoute Françoise Facy. Le suicide est un phénomène plutôt masculin, tandis que les filles, qui manifestent plus de comportements compulsifs, ne dépassent pas généralement la tentative. « Statistiquement, les risques de tentative de suicide précèdent les abus de drogues et d’alcool chez les filles, précise François Facy, alors que les risques de suicide sont consécutifs aux abus et dépendance aux produits pour les garçons« .

Mais « il est compliqué de déterminer l’antériorité d’un risque par rapport à l’autre« . On considérera plutôt « les successions chronologiques de risques » pour tenter de comprendre les raisons du suicide.

Seule certitude : « la nécessité que les professionnels de santé soient formés sur les phénomènes de co-morbidité » pour non seulement comprendre, mais aussi apporter des solutions thérapeutiques et préventives.

Elodie Corvée

A lire sur Bandes de Jeunes, le site des étudiants de M2 de journalisme de l’IFP

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Le Sarkoshow vu de l’UMP

Nicolas Sarkozy tarde à se déclarer, son parti prépare le terrain. Crédits : U-m-p.org

Le Cercle de l’Info s’est invité, hier soir, à la soirée « live-twitter » des Jeunes Populaires au siège de l’UMP. Les jeunes du parti présidentiel avaient été conviés à réagir en direct sur Twitter à l’interview de Nicolas Sarkozy. Au menu : des pizzas, du rosé, des éclats de rire, des applaudissements, mais aussi des huées, et « l’interdiction de parler aux journalistes ».

Le rendez-vous est pris à 19h30. La salle de l’inter-étage est remplie à 20 %. Des jeunes BCBG d’environ 24 ans branchent leurs iPads et micro-ordinateurs sur les prises prévues à cet effet. Tout doit être prêt pour commencer à tweeter dès 20h10. Peu de femmes dans les travées. Aucune personne de couleur.

« Le hashtag c’est Sarkozy pas Sarkoshow », rappelle un trentenaire, barbe de trois jours et jean-baskets. Pour se connecter au wifi, il faut rejoindre le profil « presse ». Des militants avouent ne pas comprendre. Et le responsable de revenir : « Je vous rappelle que vous avez l’interdiction de parler aux journalistes ».

Les nouvelles têtes d’affiche du parti viennent alors serrer la main des e-volontaires. Les députés Valérie Rosso-Debord, Jérôme Chartier, Franck Riester et Sébastien Huygue sont là, comme le sénateur Roger Karoutchi. L’ancien syndicaliste Bruno Beschizza lance un général « Ca va les djeun’s ? ». Un petit tour et puis s’en va dans une autre salle.

Christian Jacob, le patron des députés UMP à l’Assemblée nationale, monte à la tribune : « Vous êtes chauds ? Ce que vous faites est formidable ! On a besoin de vous ! » Silence. « Les pizzas arrivent ! » Tonnerre d’applaudissements.

Ambiance studieuse

20h10 : le direct de l’Elysée commence. Les adhérents sont sérieux. Pas de bavardages. Les Pizza Hut et les bouteilles de rosé se passent de table en table. Une militante devant traîne sur Facebook. Le jeune qui twitte pour le compte « Jeunes UMP » va sur le site la-conjugaison.fr.

Nicolas Sarkozy tacle François Hollande sans le nommer : « Les Français n’aiment pas qu’on leur propose des rêves bon marché ». Et ses amis de s’exclamer derrière : « Et tac, bien envoyé ! » Le chef de l’Etat n’oublie pas Martine Aubry : « Les 35 heures sont tellement efficaces que personne ne les a oubliées ». La petite phrase fait rire aux éclats l’assistance.

Le journaliste Jean-Marc Sylvestre arrive, lui aussi, à faire sourire les militants. Son « roh bah » est repris en chœur par le public, la bouche en cœur. Les adhérents n’oublient pas non plus d’applaudir le Président lors de ses quelques moments d’humilité : « Le jour où vous pensez que tout est acquis, c’est là où vous perdez » et  » J’ai connu les ravages de l’arrogance ».

La réponse à Alain Madelin : « Je n’adhère pas aux thèses du libéralisme », provoque, en revanche, des huées du côté gauche de la salle. 21h17 : le logo UMP s’incruste sur les écrans. Le spectacle est terminé. Les équipes repartent chez elles, les mines ni défaites ni satisfaites.

César Armand

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A Paris, un seul centre de soins pour les jeunes

L’Espace Santé Jeunes Guy Môquet à Paris est le seul centre dédié aux jeunes et au traitement de leurs maux physiques. Tous les autres s’occupent exclusivement à leur bien être mental.

Le centre traite près de 900 nouveaux dossiers chaque année. Crédits : le Cercle de l'Info

« Avec l’Espace Santé Jeunes, je savais que je répondais à un besoin énorme », explique le Docteur Vernant. A savoir : apporter aux jeunes des services de soins et de traitements dans un centre qui leur est dédié.

Lorsqu’à la fin des années 1990 elle créé un centre de consultations sans rendez-vous à l’Hôtel Dieu, sur le modèle des PASS (permanences d’accès aux soins de santé), ces cellules de prise en charge médico-sociale pour les personnes démunies, elle se rend compte que peu de jeunes font partie de ses patients.

Elle se rend alors dans les collèges et les lycées pour se faire une idée de la santé des jeunes. Elle y consacre deux journées par semaine et examine près de 300 jeunes patients. Elle constate alors « l’état physique lamentable des jeunes ».

Elle soumet son rapport à l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) dans l’idée d’ouvrir son centre exclusivement aux jeunes. La direction de l’hôpital lui déconseille. « On m’a dit que je marchais sur les pieds de Mme Chirac. » L’ancienne première dame de France avait en effet pour projet de créer les Maisons des Adolescents, telle que l’actuelle Maison de Solenn. « Mais cela n’avait rien à voir ! » Alors que Bernadette Chirac se focalisait sur les troubles du comportement, Dinah Vernant désirait créer un centre dédié au traitement des maux purement physiques.

Un service unique

Un projet totalement inédit car les centres consacrés à la santé des jeunes n’offrent que des services d’accueil, d’écoute, d’information et d’orientation. « Nous avons conçu le service comme celui de la protection maternelle et infantile, où les enfants sont suivis médicalement jusqu’à l’âge de six ans. »

Crédits : le Cercle de l'Info

C’est en remportant des appels d’offre qu’elle a pu mettre en place l’Espace Santé Jeunes Guy Môquet. Tous ses patients lui sont adressés par les membres du réseau qu’elle a constitué au fil des années autour du centre : médecins, infirmières et aides scolaires, éducateurs, associations… En dix ans, le nombre de nouvelles consultations a été multiplié par dix, passant de 495 en 2001 à 4.946 en 2011. Chaque année, le centre enregistre plus de 900 nouvelles visites.

Dinah Vernant souhaiterait doter chaque département de ce type de structure. Mais elle n’y parvient pas. Selon elle, peu de médecins sont prêts à s’engager dans « ce type de médecine ».

La jeunesse étant l’un des sujets centraux de la campagne présidentielle, les candidats s’inspireraient bien de cette initiative. François Hollande est même nommément invité par Dinah Verant à venir à la rencontre des jeunes à l’Espace Guy Môquet.

Elodie Corvée

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