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La sensibilité inclassable d’Edward Barrow

Edward Barrow offre une musique complexe et mélancolique oscillant entre la pop, le folk et l’électro. Trois mois avant la sortie de son album « The Black Tree », le chanteur dévoile un univers empreint de nostalgie et d’émotion. Rencontre.

Vous avez déjà un EP à votre actif « Life is beautiful » et votre second album « The Black Tree » est en pressage. Avez-vous toujours fait de la musique ?
Pour moi, la vie c’est la musique. Je chante depuis gamin. J’ai encore vu une vidéo de moi enfant en train de siffler devant un petit clavier. Plus vieux, je me suis d’abord tourné vers des études de théâtre et de chant à la fois. Et puis, il a fallu que je travaille. Plus j’avançais et moins j’avais de temps pour la musique. C’est devenu insupportable. J’ai vraiment pris conscience que je ne pouvais pas faire deux choses en même temps. Alors, il y a trois ans, j’ai décidé d’en faire mon métier.

« Edward Barrow », est-ce un pseudonyme ?
Hé bien non ! Je me suis beaucoup cherché une identité à l’adolescence. J’essayais des anagrammes. Rien ne fonctionnait. Je détestais mon prénom, comme beaucoup. Mon entourage m’a convaincu qu’il n’était pas commun alors je l’ai gardé. Je me souviens qu’un ami a voulu faire écouter ma musique à une de ses connaissances. Elle a refusé en expliquant que rien que le fait d’emprunter un pseudonyme anglo-saxon ne lui en donnait pas l’envie. Pourtant, je ne suis pas Dick Rivers, c’est mon vrai nom. S’il interpelle, alors j’ai bien fait de le garder.

Justement vous écrivez en anglais, comment l’expliquez-vous ?
C’est une langue plus musicale que le français et je trouve qu’elle colle mieux à la sonorité de mes compositions. J’ai une plus grande culture musicale anglo-saxonne que française, ça a sûrement joué. En tout cas, c’est une évidence. Lorsque je prends le temps d’écrire, mes accords se traduisent en anglais. Je ne calcule rien.

Où trouvez-vous l’inspiration ?
Je m’inspire de la vie autour de moi. Ce sont des instants que j’ai besoin de digérer. Plus tard, je les retranscris en musique. J’aime toucher aux sentiments. Mes chansons se transmettent de cœur à cœur ou de ventre à ventre. Elles évoquent des souvenirs, des sensations.

Vous jouez de l’autoharpe, pouvez-vous nous en dire davantage sur cet instrument méconnu ?
Je joue du piano mais pas de guitare. J’ai toujours été frustré car il manquait des cordes à mes créations. Un jour, j’ai découvert une vidéo de June Carter (chanteuse et épouse de Johnny Cash, ndlr) qui jouait de l’autoharpe. C’est une sorte d’accordéon ou de cithare avec des cordes de guitare. En revanche, cet instrument sonne folk. Un vrai problème pour moi qui aime être là où on ne m’attend pas. Du fait, j’ajoute régulièrement des pédales d’effets pour que l’autoharpe me ressemble.

Vous ne vous revendiquez d’aucun genre alors ?
On m’a souvent classé dans la catégorie pop/folk parce que c’est à la mode et le raccourci semblait aisé. Toutefois, je déteste être cloisonné dans mes créations. Pour mon nouvel album, j’ai joué d’influences country et électro. J’espère surprendre et rester inclassable.

« The Black Tree », votre nouvel album, sortira fin mars. Pouvez-vous nous décrire son univers ?
C’est un album résolument plus lumineux que le précédent. Mon premier EP résultait d’une introspection. Je l’ai réalisé seul, dans une démarche que je qualifierais d’autiste. « The Black Tree » est une renaissance. Cette fois-ci, j’ai travaillé avec des musiciens. Nous avons enregistré dans une maison de campagne, les fenêtres ouvertes. On respire en l’écoutant.

Cet album marque un tournant dans votre carrière puisque vous venez de signer avec le label Volvox Music. Que souhaiteriez-vous voir naître de cette collaboration ?
Outre la diffusion de mon album, j’aimerais avant tout qu’il m’aide à obtenir un tourneur pour multiplier les dates de tournée. Volvox étant également éditeur, j’adorerais voir ma musique utiliser dans un film ou un autre projet. Si ma musique pouvait interpeller un réalisateur, je serais comblé.

Que serait, selon vous, la chose que votre public devrait retenir de vous ?
J’espère parvenir à provoquer chez eux l’émotion. La scène me donne plus l’occasion de m’exprimer. Si quelqu’un vient me voir en me disant : « Tu m’as ému », alors j’ai tout gagné.

Infos pratiques :

http://www.edwardbarrow-music.com/

 « The Black Tree » (Volvox Music) à paraître le 24 février en digital et le 19 mars en digipack

Marine Deperne

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